Mise en page du blog
Week-end d’enfer à Clisson
asvtrotteurs@gmail.com
Vendredi 8 octobre 2021 : voici que sonne enfin l’heure du départ pour un weekend prolongé à Clisson, en Loire Atlantique, maintes fois reportés pour cause de pandémie. Un magnifique soleil automnal laisse augurer d’un séjour placé sous les meilleurs auspices…
Bien connue des amateurs de hard rock et de heavy metal, grâce à son célèbre festival Hellfesti, Clisson vaut largement le détour.
C’est tout d’abord l’imposant château médiéval, bâti au bord de la Sèvre nantaise, qui attire d’emblée l’attention du visiteur. En ce jour de marché, le touriste se mêle volontiers aux autochtones sous les magnifiques halles du XIVe siècle, seules rescapées de la destruction systématique opérée en 1794 par les colonnes infernales de la guerre de Vendée.
Une ville au charme italien
L’après-midi, une visite commentée de la vieille ville nous dévoile le charme italien de son architecture, héritage d’un sculpteur nantais, François-Frédéric Lemot. Cet artiste avait passé trois années de résidence à Rome avant d’en être chassé par des Romains hostiles à l'égard des Français après l'exécution de Louis XVI. Arrivé à Clisson en 1805, Lemot découvre une ville presque entièrement détruite que ses habitants viennent progressivement reconstruire.
Pour empêcher que les ruines du château ne servent de carrières de pierres, Lemot achète l’ensemble en 1807. Il fait également l’acquisition des anciennes terres de chasse des seigneurs de Clisson qui deviendront la Garenne Lemot où il entreprend de créer un parc paysager idéalisé à l’italienne. Lemot influencera également la reconstruction de Clisson qui verra la multiplication des toits à faible pente, en tuile de couleur rouge foncé, l’utilisation de la brique, moins onéreuse que la pierre, et la plantation de vignes et de pins parasols. Le plus célèbre d’entre eux, situé rue de la Collégiale, menaçait de s’effondrer sur une habitation. Comme il était hors de question de le couper, le sculpteur bordelais Jean-François Buisson a installé une structure métallique en forme de feuillage qui sert aussi d’armature et maintient le pin en place. La facture sera réglée par ces démons du Hellfest qui ont déjà offert à Clisson une autre œuvre de ce même sculpteur : la guitare monumentale du rond-point du Looksor, près du domaine viticole de Cyrille et Sylvain Paquereau où s’achèvera notre première journée autour d’un verre de muscadet.
Un vignoble sauvé par le melon de Bourgogne
La matinée de samedi débute par une petite randonnée. Au programme : visite de La Garenne Lemot avec la Maison du Jardinier et la villa Lemot, toutes deux de style très italien, rustique toscan pour l’une et plus classique pour l’autre, et son parc magnifique aménagé pour la promenade et la contemplation de points
de vue. Dalmatia, la guide qui nous accompagne ensuite à travers les vignes, nous précise que c’est le « melon de Bourgogne » qui a ressuscité le vignoble nantais après le terrible hiver de 1709 (où même, dit-on, la mer avait gelé).
Appelé « muscadet » dans la région, ce cépage s’est très bien adapté au climat océanique
tempéré, produisant des vins blancs secs auxquels la vinification sur lie confère ses lettres de noblesse en leur apportant un léger perlant caractéristique des bons muscadets obtenus par ce procédé.
L’après-midi sera consacré au farniente à bord d’une vedette de la compagnie des Bateaux Nantais pour une croisière de plus de deux heures sur l’Erdre, la plus belle rivière de France selon François Ier.
Dimanche matin, la visite du musée du vignoble nantais, au Pallet, figure au programme de la journée. Depuis 1995, une collection de plus de 500 objets du XVIe siècle à nos jours évoque l'histoire d'un terroir, les savoir-faire des vignerons nantais et l'évolution des techniques. Cette visite très intéressante s’achèvera sur une nouvelle dégustation de muscadet et d’un excellent jus de raisin, 100 % pur jus, production du vigneron Laurent Bouchaud du Pallet.
Un voyage au temps des moulins papetiers
Point d’orgue du weekend : la découverte du moulin à papier du Liveau, à Gorges, superbe exemple de l’architecture italianisante de la région. Dernier témoin de l’activité papetière dans la vallée de la Sèvre nantaise, ce moulin fait l’objet d’une réhabilitation entreprise en 1998 par l’association « Pour les Arts graphiques en vallée de Clisson ». À l’intérieur, on peut découvrir une pile à maillets, actionnée par une roue à aubes mue par la Sèvre, qui permet de préparer de la pâte à papier à partir de chiffons. Ensuite, chacun d’entre nous a pu s’essayer à la fabrication d’une feuille de papier avant de s’initier à l’impression sur une ancienne presse à bras. Plus qu’un musée, cet atelier vivant nous a offert un voyage instructif dans le temps, accompagné du plaisir bien réel de reproduire en s’amusant les gestes du passé.
C’est la tête pleine de souvenirs et le cœur joyeux que les Trotteurs regagnent leurs pénates, ravis une fois de plus par l’atmosphère chaleureuse et amicale qui règne au sein du club, transformant un simple weekend en une escapade mémorable entre amis.
i De l’anglais Hell, enfer, et fest, festival, le rock dur et le métal lourd étant des genres musicaux considérés comme démoniaques par les non-initiés !
Alors que la moyenne d’âge des clubs de randonnée tourne autour de 65 ans, les Trotteurs n’allaient pas rater l’occasion de rencontrer des petits jeunes… Et quels petits jeunes !!! Des écoliers des classes de CE2 de Véretz… En collaboration avec le club Azay Véretz Handball, organisateur d’une journée de détente pour les écoliers de Véretz et d’Azay-sur-Cher, les Trotteurs ont accompagné jusqu’au gymnase de la Pidellerie les petits Véretzois tout heureux de faire l’école buissonnière avec des papys et des mamys faisant largement plus de huit fois leur âge… En ce jeudi 29 juin 2023, le nombre d’années importait peu tant petits et grands étaient ravis de se rencontrer et de faire un bout de chemin ensemble. Au gymnase, Thierry et ses compagnons handballeurs les attendaient de pied ferme pour leur proposer un tournoi de handball. Des équipes de koalas, tigres blancs, tulipes, pêches, aigles royaux, bananes, palmiers et de bien d’autres espèces rares, venant aussi bien de Véretz que d’Azay-sur- Cher, allaient s’affronter dans une franche bonne humeur. Dans cette compétition qui avait pour seul but le divertissement, tout le monde remporterait sa médaille… avec quand même quelques diplômes pour faire un petit peu sérieux ! A la fin des rencontres, le stade chauffé à blanc s’est essayé au clapping pour applaudir, sur un rythme allant crescendo, tous les participants de cette journée. Une belle initiative que tous les partenaires ne demandent qu’à renouveler.
